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Pays Verti Prose posée perd ce qui casse

Junin

La caisse est plongée dans le silence, si ce n’est le ronronnement de Laurenzo et Alice en concerto - bouche tendu l’une et l’autre vers une gourmandise imaginaire.

Un bip bipe au dessus de la boîte à gants tirant Jack de la contemplation du smiley des feux arrière et néon qui flottent dans la nuit noir : « Alors ? Il est plus d’trois heures : me dis pas qu’il s’est perdu …nan, nan on est derrière …ouais : le « qu’un phare jaune », c’est ça … Bon, on arrive quand ! Ça gave c'te balade!

Ah! » Il me tape l’épaule « Ouais…la sortie 53..ok…direction déchèterie … quoi ? Sous un pont! C’est plan charclo ton truc ou ouak? »

- p’tain! On a fait tout ce chemin pour finir sous un pont ?

- ben ouais ! Effet Mariani … » il enfile un skeud pour couper cours à Radio FG qui crachotait hors ondes parisiennes … « On arrive ! On s’agite là d’dans ! »

Préparant derechef quatre traces jaune sur la pochette 69 DB qui balançaient d’infrabasses le dioxique carboné sur-recyclé de l’habitacle.


Le sourire lumineux noyé dans la perspective National clignota et s’éteignit : « Merde ! Les keufs bloquent la sortie! Quelle bande de bâtards !!

- Jack, merde! Mate! On fait quoi !?!

- prends la prochaine : j’les appelle »….. « Ouais…. z’êtes dans la même galère, hein ? On s’arrête après la prochaine…ouais, d’ac! » Débipe.

- ce con y dit que si les condés sont là, c’est bon signe … va falloir faire un détour mec!

- merde!

- y z’ont qu’ça à foutre ces enculés !! » Enzo, bien réveiller maintenant serre les dents.

Jack a déjà déplié le méga plan à calibrer les itinéraires alternatif. J’arrête la clito derrière un Express pourri, et sort aux nouvelles.


Une dizaine de bagnole sont là, du son hard teck s’échappent de chacune comme une compèt’ tuner tuning. Penché sur des capots, plus de néo hippies que de chep chep technoïde dans ces contré.

Un type mi rasé mi drèdé semble prendre la main, grimpe dans sa 4L et par sur les petits chapeaux de roues, et aussi sec un convoi se met à serpenter dans la campagne plate et boueuse.

L’oreille tendue mains en corbeille contre le vent, Licote entend les voies de la félicité et tend le bras vers l’onde d’une nouvelle aube fonsdétatique en gesticulant en rythme, comme déjà prise dans la transe.

On arrive à un hameau et déjà les keufs sont là, méprisant mais impassible…la colonne de caisse freine, gueule, injurie …mais les Dames Genres nous toisent d’un « désolé, rentrez chez vous : c’est annulé….

Nan, y aaa pas moyen ….me disent mes yeux dans les paupières.

-Hé! Là!! » En deux mots, Licote a circonscrit la situation en une ruelle aussi large qu’une entrée de garage attendant, béante d’être enfilée … sort de la file qui moutonne et tente le coup.

C’est bien une rue, y a une suite … une cours de ferme …mais un gyrophare s’approche sur le flanc gauche, me fait une queue de poisson pour m’arrêter …mais j’esquive d’une embardé et accélère vers la sortie du hameau …..Ça y est. Au bout d’une route défoncée, deux files de voiture garées en vrac, des groupes de gens tises en main se dirigent vers le contrebas du fameux pont.





Les murs de sons sont là, calé contre les piles de bétons du pont, un canard en plastique jaune dirige la manœuvre perché sur la pyramide d’enceinte. S’agitant en bas des mecs et meufs en kakis tentent d’attraper le maximum de sons dans leurs ails improvisées sous parka, les baggys piétinent la terre tourbillonnante très vite avec la cadence…. (y m’semble que c’est là que j’ai l’ai perdu, près de cette pile …la pilule sûr qu’un type l’a r’marqué et chopper)….fouille des yeux le sol pixélisé…. (pt’ être que non, en fait, elle est plus loin).

Le pont, là…j’suis en dessous, facile de rester sous son emprise. Le jour c’est levé et le soleil joue entre les piles …ombres et lumière tendance hipidi-hop. Il suffit de bouger un peu pour que tout l’univers change du tout au tout …Les barres d’ombres défilent et vont plus vite mes jambes… Dans le lit du pont, des nénettes semblaient faire de la même danse frénétique des constatations bouleversantes.

Au détour de la pile, La Pile, le son tintinnabula son infra au siège de mes tympans, inversant l’équilibre dans mon influx nerveux ; à la suite de quoi, j’étais…sous son emprise, portée au dessus du vide et accaparé par l’artefact de fréquence trouvant écho en moi comme un pendule son poids. J’ai fondu au plus près des enceintes sentir dans les flammes la chaleur qui montait en moi. Une force chamarrée me faisait monter en spasmes du cou jusqu’au bout des doigts. Un frisson glacé dans la colonne, une cohorte d’ondulation après le crack de nuque relancèrent ma carne dans l’ineffable, un palier désagréable à passer avant toute tribulation stratosphérique…Plus aucun contrôle. Mes membres n’avaient plus que la carnation volubile des basses et des kicks qui frappent, extension concrétisante pour musique céleste. Elle avait pris la forme d’onde lumineuse de source mienne, un sentiment de toute puissance dans la vacuité du réelle.

J’ouvrais les yeux sur un cercle fait façon bête qui fait des tours comme soleil brille sur plage bondée, le corps aux membres autonome s’agitant au gré des harmoniques comme poupée de son. Bien mieux fermé, elles préféraient s’extraire du monde décati des toxs en transe, redessinant un monde plus juste sur ses parois internes. Mes mouvements commençaient à entrevoir l’apogée de la montée, les ruptures de crête, l’affalement proche de la vague. L’ébauche des prochaines variations jusqu’à l’anticipation lacunaire d’une vague prochaine.

Un combat du perfectible vers le Bien, le mien jusqu’au limite de l’abondons. Saturation du son, la danse s’arrête net avec le manque d’essence dans le groupe électrogène.

Des cris et sifflets montent, mon intérêt s’échappe vers une autre source quand la cavalcade reprend, désenchanté de la trépidance passée. Repars vers une autre pile où un mec graff son blaze “anony.” à la polychromie fonction des vibrations crachées par les baffles. Il revient hachurer les premières lettres de son flop tandis que la fin du mot fait des petits : arborescence abstraite s’étale en un bestiaire d’idée fertile. Les révélations s’enchainent comme versets gravés sur table de commandements. Je sens mes yeux se dilatés sous l’éclair de lucidité et cherche un coin de cerveau ou je pourrais stocker la Révélation…Tidulu... : sauvegarder.

Le gribouille s’étire sur la surface verticale gesticulant d’impuissance comme pris sous une lame de verre, puis explose en bouquet en fin de pile. L’air à laisser place au béton, les mouvements du corps aux vociférations de l’intellect, l’immobilité en support de l’hystérie de l’esprit…bon trip, Pître !

‘marche vers la butte de terre qui bouffe la pile sur près du tiers de sa masse, les deux autres restant sont d’abord peuplé d’une tribu de chevelu, et plus haut, là ou ils peuvent pas s’asseoir ou occupé assez de place pour que debout ils puissent pas cacher tout….d’autres graffitis secs montent plus haut… presque même jusqu’au tablier du pont. A les fixer, je sens encore leurs tiges en développement manger la masse de béton gris-jaune ensoleillé sur fond de ciel bleu. Les tiges de couleurs courent et se dilatent, gerbes de lettres torturées et gueulante. C’est ha-gni-fique. J’ai même pas le temps de les lire, ces foutues tagues, que déjà je les entends …distinctement façon cloche de l’angélus pour une branlée de chrétien dans leur champs de millet.

’grimpe la colline qui s’effrite au moindre pas, je m’aide de mes mains, mais je m’enfonce …récupère mes phalanges, vas pas les perdre si à peine posé ils commencent à fusionner dangereusement. Pose mon cul à mi-pente tant pis ou tant mieux. Les nuées du son sonore qui bourdonne en tourbillon, la couleur s’échappe des enceintes, et là-bas, quand c’est pas moi qui avance, c‘est les basses qui s‘amène…. Et recule, de myope à la presbytie, c’est l’hérésie de la pile qui pousse de toute sa masse vers moi, le canard bien calé là-haut sur la plus haute des baffles ricanes en voyant son petit monde qui canarde des bras et des jambes pour un son qui s’échappe en volutes verte et rouge, alors que la pile continue son manège d’avant en arrière…rattrape les doigts qui commençaient à s’immerger dans la terre meuble…merde, mon futal aussi s’y met, mute en pixel et fusionne, mes doigts ramenés rabrouât les pans de ma veste qui se carapate dans une future strate géologique, faut que je bouge, sinon j’vais finir Pompéi …à mes pieds, la terre en dégoulinant me rattrape en langue fraîche. Dagada, dégringole en bas, la montagne c’est pas pour moi…mon épaule est tiré vers sa gauche, je saute de côté pour éviter d’être fauché, vais demander voir quoi, à celle qui m’tire : c’est Reiko, elle a pas l’aire en forme, son front est plus proéminant que d’habitude, et son teint cadavérique tend vers le verdâtre … « ‘sont où, Jack et Zed ?

- ha, ouais, tu les cherche hein ? Mais je dirais pas ?,…derrière la pile là-bas peut-être … ou alors devant la face : à toi de voir ! Mais fait gaffe au canard là-haut, il vitupère et conspire sec !! » Elle m’observe longuement comme pour déchiffrer mes dires puis disparait en un clignement d’œil.

Ah, voila pile la pile qui m’horripile, mon cacheton est à ses pieds, sûr qu’il est tombé là…me baisse et comme des lentilles dans un étang, le TAZ avait fait des petits façons porté de grenouille, noyer sous la flotte d’une flaque.

En plongeant des doigts, je les ressors mouillé et me fabrique une raison en fouillant mes poches. Un rayon de soleil, me cligne et voila que mes jambes traversent la piste et sa cours des miracles à pas chassez pour reconstituer Licote dont un bout de tête paraissait flotter à tribord du pont.


Rassembler intégralement en un seul morceau, les poings sur les hanches, ses cheveux blonds semblant se perdre dans un massif d’orties verts fluo. Jack et Zed tapaient la discute un brin urticant à la main comme d’autre conteraient fleurette. L’un souffrait et l’autre compatissait en une grimace contrite, avec l’ortie changeant de main, les rôles s’inversaient.

Vous faites quoi ?

Jack tourna la tête presque jusqu’à son autre épaule et souris jusqu’à ses yeux en apercevant le halo de lumière Licote.

Ouah, c’queeee t’es belle !!

Hey, Pître, les perds pas…t’as l’air moins qu’eux...

D’ac’ princesse ! ».

Je retourne sous les cieux bétonné du tablier et sens une 8.6 dans la main de ma poche, l’ouvre, bois et dégueule goulûment…fouille les morceaux …mon pills ? Rien : c’est bien vers l’autre pile que je l’ai perdu.


Black-out


Sortant du néant comme une alarme trouble un doux silence, me voila à marcher sur un chemin encore vert. Des oiseaux chantent beaucoup trop fort, cassant limite le pouls vital encore tintinnabulant. Zed et Jack ont chacun un brin d’orties qui gonfle déjà le pourtour de leurs lèvres.

On va où ?

Vers ta caisse

Y a ta copines qui est arrivé dans la nuit avant nous, elle est furax, t’ayant pas trouvé, elle a attendu là-bas…

Ma meuf ? J’ai une meuf ?

Mouais…ça va revenir, évite de lui demander... ! Mais elle est pressé, un repas de famille…t’es surement au courant, au-delà de ça… prend un brin... ça fait mal mais c’est bon…ça permet de comprendre …Ffffffffffffffffff », sifflant l’inexplicable.


Accoudé à la clito, elle tapait limite des pieds en me tendant la main ; je l’embrasse sans la toucher mais sa mains me tapette :

T’es clé ?!

Reconnaissant la sœur Djess de Djack, j’oublie de réfléchir et me colle à l’arrière, à l’angle extrême de l’intérieur anthracite finition eucalyptus de la caisse.

Ecoutant la virulence interlope des Stones, le son s’enroulait continuellement sur lui-même alors qu’il aurait sûrement préféré s’évanouir avec le temps ; Djess roulait aux pas jusqu’à l’entrée du hameau sans doute pour pas réveiller la police.

Il est quel heurt, siou’plait ? » . Le soleil déjà haut fluorifiait la plate campagne.

Il est … 11heures

Merrrrrrrrrrrrde je taff à deux !

Mais nonnnnnnnnn, à part Tienne, je vois pas qui d’entre nous bosse un dimanche

Aaaaaaamen » Tous en cœur.

J’acquiesce quand la caisse fait un bon brusque sur un dos d’âne, ma langue pisse son sang contre mes gencives.


Fonce Sainte Marie mère de Dieu, tu vas être en retard pour tes agapes.


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