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Pays Verti Prose posée perd ce qui casse

Drosera Pitre_ Pure pître 2

Junin
Drosera Pitre_ Pure pître 2

Dehors le soleil a l’aire de briller au fond de mes rétines, comme au sortir du sommeil après une longue nuit d’hiver ; les yeux refusent la lumière, cligne, rechigne mais un vent frais me transporte vers le banc de briques de fortune. Henri palabre sur le match d’hier, Lionel le chicane en déchirant la queue de son joint, tandis que Frank a déjà cramé la moitié du sien et que Jean-Mi, la tête dans les épaules, semble partager les mêmes idées que son café serré.

M’incruste entre Lio et Frank, l’air de rien, participant un minimum à la conversation ; accepte ensuite le pète qui m’est tendu, l’inspire goulûment à m’en vriller la vision, ouvre mon bleu aux vents, lâche le cul à Lionel qui le refuse en levant son propre stick, mais me le retend bientôt avec un sourire chicot : le choppe du bout des lèvres, étant mes jambes, rit à la suite du rire com’ de Henri sans comprendre le pourquoi du comment, refile le bout à Frank qui discute tronçonneuse avec Jean-Michel : « Achète toi une Husqvarna : y’a rien de mieux pour tout découper : elle broute jamais, pas de bourrage, j’ai jamais eu de problème….. ». Me pose certaines questions quand aux activités extra-taff du père JM.

Fixe le sol tremblant dans l’ombre effilée et sporadique du cerisier japonais, le vent faisant craquer les rameaux, comme poussés par l’avion Aesyjet qui décolle en fond : ma tête suit les oscillations obscures sur la terre battue et ferme les yeux pour suivre les ombres tortueuses brillant en négatif sur ma résine.

Sens le chéneau de brique vibrer sous moi, des lumières filées fugitivement sur ma gauche et le son sourd d’un nouveau jumbo-jet quittant Orly me fait ouvrir les yeux obstruant mes oreilles ; Lio me tape l’épaule d’un « allé hop….c’est l’heure ! », grimace, me lève en agrippant l’arbre qui fait face et attrape le bout de pète qu’un bras me tend.

‘Allume, tire, taf ; fume et me faufile entre les bennes à carton, y jette le mégot et m’engouffre sous la porte roulante, tanguant sous le changement net de température qui ramollit presque instantanément le col de mon bleu par l’afflue de fraîche gouttes de sueur.

La tête me tourne lorsque je perçois un « bonjour ! » de l’autre coté de la rivière. L’enthousiasme de Mireille semblant tombée lorsque j’apparais en face d’elle, sa lourde poitrine dominant de toute sa largeur le champ de flachage, et subséquemment ‘fini par comprendre l’énigme ”des cartons tordus vers l’intérieur“ : la trace de son empoignade des cartons à contrôler. Son sourire rouge à lèvre fondant du tonique en une moue résolu, elle pose sa boîte sur les rouleaux nickelé lorsque attrapant sa pogne bagué façon baisemain lui répond d’un clignement d’œil, elle reprend son pointage d’un soupir feignant l’intérêt.

‘M’éclipse aussitôt en me tournant vers une boîte 0327 pleine, ‘me questionne intérieurement si j’en ai fait la demande, ‘hausse des épaules en prenant mon cutter pour y fendre de quatre stries une ouverture puis le mettre à son adresse au 2ème étage après avoir enlevé le carton vide squatteur…mais au lieu de l’envoyer dinguer sous la rivière éteinte pour le moment, ‘l’ouvre machinalement comme pour prendre moins de place dans la poubelle recyclage : marrant comme fons’dé les automatismes se mélangent.

‘ me reprends alors pour considérer la chose quand j’aperçois sur le verso du carton gisant quelque lignes pour moitié effacées, encadrées par une guirlande de jolie glyphe verte.

Avance des yeux pour considérer sidéré une sorte de recette comme au dos des plaquettes de chocolats, mais ‘ai du mal à saisir son contenu ; ma vision ou la calligraphie m’échappant sur le moment…

Un nom s’effilochant dans l’espace tendu de moiteur fit dresser ma nuque vers son point d’émission, et d’un sursaut plie soigneusement ma trouvaille que je glisse de suite dans la poche revolver de mon Dickies.

Chef m’attend, les paupières aux valises comme de retour de vacances tirant avec effort un petit sourire fraternelle « Tiens, tu me fais ça en priorité : sa urge… » Me tendant un dépliant de commande à exécuter.

J’acquiesce d’un salut militaire faisant claquer mes pseudos chaussures de sécurité et tourne les talons aussi sec vers les trois piles de carton aux dimensions graduées et donnant un peu de mon temps pour monter chacun d’eux et les mettre à la queue leu leu en attente sur la rivière stagnante.

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